This WordPress.com site is the bee's knees

Archives de août, 2013

Roman Lesbien : Quand tout bascule – Début chapitre 9

9

La semaine suivante, un peu remise de ses émotions, Camille reçoit un appel de l’école. Les ennuies semblent continuer, puisqu’il s’agit d’un souci avec son fils, à nouveau. C’est la directrice de l’école en ligne, qui lui dit de venir chercher Quentin, puisqu’il sera exclu de l’établissement pour le reste de la semaine, mais elle ne souhaite pas lui donner la raison au téléphone. C’est une première… Il n’a jamais eu aucune sanction auparavant.

Alors qu’elle travaillait sur ses cours juste avant l’appel, elle ne s’était pas encore habillée. Elle se prépare en vitesse, et laisse tout pour aller chercher son fils, même si elle n’en avait plus le droit. Il a certainement omis de signaler ce changement. Tant mieux se dit elle en passant vite un jeans et un pull. Elle prend les clés de sa Porsche, puisqu’il l’avait mise à son nom. Une chance… Elle se met donc rapidement en route pour aller le chercher, tout en se posant des tas de questions durant tout le trajet.

Lui si sage auparavant… Elle culpabilise, se disant que tout est certainement de sa faute, entre la chute spectaculaire de ses notes, et maintenant, une exclusion. Pourquoi donc les mères ne peuvent jamais s’empêcher de toujours penser que tout ce qui arrive à leurs enfants est forcément de leur faute ! Son fils l’attend juste à côté du bureau, assis sur un banc, regardant par terre. Lorsqu’il voit sa mère, il se met à sourire et se lève d’un coup.

–          Maman !!!

–          Qu’est ce qui s’est passé chéri ? Tu vas bien ?

–          Ah, bonjour Madame Lanvin. Je vous en prie, entrez. Asseyez-vous. Puis je vous demander ce qu’il se passe ?

–          Comment ? C’est plutôt moi qui devrait vous poser cette question !

–          Il s’est battu avec un camarade. Mais, je trouve que les notes de Quentin sont en plus vraiment désastreuses… Il n’est pas dans son état normal

–          Oui, je suis au courant… Et j’y travaille… Pourquoi s’est il battu ?

–          De ce que je sais, l’autre élève lui a dit quelque chose d’insultant….

 

Elle marque un temps d’arrêt avant de se lancer, puis dit en rougissant « Je cite : ta mère est une lesbienne lécheuse de chatte ».

Camille devient livide. Comment d’autres élèves peuvent-ils être au courant ! Et surtout, pourquoi sont ils aussi intolérants et méchants entre eux… Aujourd’hui, cela est assez répandu et entré dans les mœurs, du moins, le pensait-elle ! Il faut malheureusement croire que non.

–          Madame, navrée de vous poser cette question, mais… y aurait il quelque chose de nouveau dont vous voudriez me parler ? Êtes-vous toujours avec votre mari ?

–          Non, nous sommes en pleine bataille pour la garde de Quentin. Je pense que c’est cela qui fait chuter ses notes.

–          Et concernant cette insulte ?

–          Écoutez, cela ne regarde personne, il s’agit de ma vie privée, et je ne vous répondrai pas

–          Bon. Je ne sais pas ce qui le perturbe, mais il faut régler cela très vite. Son premier trimestre est d’ores et déjà raté je pense. Je vais sanctionner l’autre enfant également, et j’ai convoqué ses parents

–          Merci. Je verrai cela avec son père. Au revoir

Elle récupère son fils et ils se mettent en route pour la maison. Le temps s’est passablement gâté dans l’intervalle, et il pleut à verse. Ils courent donc jusqu’à la voiture afin de ne pas se faire tremper. Maintenant sur la route, Camille essaye d’en savoir plus sur cette bagarre qui l’inquiète fortement.

–          Quentin, pourquoi t’être battu ? Il ne faut pas répondre à ce genre de … d’attaque

–          Mais, il arrêtait pas de le répéter

–          Quand bien même ! Il n’attendait qu’une réaction de ta part. Le mieux c’est de les ignorer !

–          Oui, mais il faisait ça aussi

Il place deux doigts sur sa bouche en passant sa langue à travers. Camille ne sait plus quoi dire. C’est très déroutant, mais c’est l’âge bête, et malheureusement, également celui de la découverte, de la curiosité sexuelle, il n’est donc pas étonnant que des gestes obscènes soient ajoutés, mais comment réagir face à cela ?

–          Il sera sanctionné aussi. Tu me promets de ne plus faire ça ?

–          Faire quoi ?

–          Te battre !

–          D’accord, dit-il en baissant la tête. Je te le promets. Je suis vraiment désolé… Pour mes notes aussi

Enfin à la maison, elle le garde avec elle le reste de l’après-midi et en profite pour reparler des notes. Est-ce à cause de ce qu’elle vit avec Emma qu’il est perturbé ? Non dit-il… Une fois de plus, il éprouve le besoin de vivre avec sa mère et ne souhaite plus rester chez son père. Il ne comprend pas pourquoi personne ne l’écoute et préfèrerait vivre ici, avec elle et Emma.

–          Tu es bien certain que le fait que maman vive avec une femme n’est pas la cause de tes notes ?

–          Non, je m’en fous… Pi elle est sympa. Plus que la pouffe de papa. Je ne l’aime pas

–          Chéri, si c’est ça qui te perturbe, il faut absolument que tu le dises à ton père

–          Je lui ai déjà dit. Il répond que c’est comme ça. Elle est nulle et elle ne veut pas m’aider pour les devoirs. Elle préfère se limer les ongles devant une série débile. Du coup, je ne les fais pas… Et papa n’est jamais là

–          Ah, ben d’accord. Je comprends mieux… Dans ce cas, pourquoi me dire que tu les as faits lorsque tu viens ici ?

–          Parce que je veux juste être avec toi, profiter de toi. J’ai pas envie de faire mes devoirs. Comme elle s’en fiche de moi, dès que je suis à l’étage, je fais comme si j’allais dans ma chambre, puis je passe par la terrasse pour venir chez toi et Emma

Elle le prend dans ses bras et le serre fort, comme ils avaient si souvent l’habitude de le faire, puis font ses devoirs tous les deux le reste de la journée et reprennent tout le programme depuis le début de l’année scolaire. C’est déjà cela de pris. En fin de journée, on sonne à la porte, plusieurs fois, tellement que cela en est presque irritant. Il s’agit de son ex mari qui est furieux. Elle n’avait bien entendu pas à aller le chercher à l’école, n’ayant pas sa garde. Il appelle son fils tout en continuant de hurler sur Camille. Intriguée par tous ces cris, Emma, entrain de surveiller le repas à cet instant, arrive vers la porte et lui demande de baisser d’un ton. Impressionné par elle, il se calme immédiatement, Camille explique donc à son ex-mari que l’école l’a appelée et qu’elle est partie le chercher sans réfléchir à cela. Entre temps, la directrice a aussi appelé David, juste après son départ de l’école, puisqu’elle a eu la confirmation qu’ils s’étaient séparés… Il en a donc profité pour faire enlever le nom de Camille des personnes à prévenir en cas d’urgence.

–          Je suis au courant de tout, la directrice m’a appelé après ton départ. J’ai fait changer le nom. Tout est de ta faute !

–          Comment ça de ma faute ? Pourquoi ne lui fait-elle pas faire ses devoirs ? Il ne faut pas s’étonner que ses notes soient en chute libre. Il peut venir ici les faire si ça la dérange… De plus, s’il est perturbé c’est parce qu’il est loin de moi, et pas parce que je partage ma vie avec une femme

–          Pas question ! Je ne céderais pas à ça… Pour moi, il n’est pas encore assez loin de toi… de vous !

–          Tu ne l’admettras pas

Camille préfère ne pas continuer cette discussion totalement stérile. Quentin, résigné, suit son père à contre cœur après avoir longuement embrassé sa mère et fait une bise à Emma, ce qui a eu pour effet d’énerver encore plus David. Tout le reste de la soirée, Camille est très contrariée par tout ce qui est arrivé. La scène à l’école… De quel droit devrait-elle se justifier ? Puis, son ex mari enfonçant encore un peu plus le clou en la retirant de la liste. Tout cela est très humiliant.

Roman Lesbien : Quand tout bascule – Chapitre 8

8

Camille attend avec  impatience la nouvelle confrontation avec son ex mari, le divorce étant maintenant prononcé. La bataille pour la garde de Quentin continue donc, mais en attendant, il se faufile parfois chez elles par la terrasse, et ne semble pas apprécier cette situation. Heureusement qu’elle peut voir son fils tous les jours, sinon elle sombrerait, et elle ne peut pas se le permettre, étant maintenant très impliquée dans ses études en marketing qui lui plaisent  énormément. Qui plus est, elle est très douée et trouve excitant de retourner à la fac. Logiquement, elle en a pour trois ans minimum, cinq si elle veut une maîtrise, mais elle aime les défis, et se fait une joie de relever celui ci. Ce serait une belle revanche sur la vie.

Quentin n’aime pas la nouvelle compagne de son père, et préfère l’appartement d’Emma, qu’il trouve « trop cool » ! Cependant, il doit comprendre que cette décision injuste ne lui donne pas le droit de venir habiter avec sa mère, qui lui manque terriblement. Comme souvent, il tente de la convaincre Camille, qui ne sait plus comment lui faire accepter cette situation forcément provisoire, du moins l’espère-t-elle !

–          Aller maman… En plus, la déco est top classe ici. Puis,  j’aime pas sa copine. Elle me fait peur et elle a des énormes seins

Emma et Camille se regardent et partent dans un énorme fou rire ! Elle retrouve son sérieux.

–          Quentin, je sais que c’est injuste, et, crois moi, je vais tout faire pour que tu puisses venir ici autant que tu le souhaites et pour toujours même. Mais, pour l’instant, c’est impossible. Tu dois rester chez ton père avec miss gros lolos.  D’accord ?

–          C’est vous qui ne voulez pas de moi ? Dit-il en regardant Emma

–          Non, je t’assure. Emma n’y est pour rien. N’est ce pas ?

–          Oui, vraiment tu es le bienvenu ici. Et je vois comme tu manques à ta maman qui serait tellement plus heureuse que tu viennes vivre ici. Regarde ce que j’ai fait… En prévision de ton arrivée, dit Emma en lui tendant sa tablette numérique.

Sur la tablette, Quentin découvre un plan. Il s’agit de la pièce du bas, transformée en chambre, pour lui. Camille qui n’était pas au courant, est très surprise, mais fait mine de ne pas l’être devant son fils.

–          Tu vois ? Je te disais qu’Emma n’y est pour rien

–          Whoa ! C’est cool !

–          Contente que ça te plaise. Dès que tout sera arrangé, on ira choisir un lit pour toi, et une armoire

–          Qu’est ce qu’on dit Quentin ?

–          Merci ! Dit-il en se jetant dans les bras de sa mère, n’osant probablement pas aller vers Emma

–          Maintenant, tu devrais retourner chez ton père. Je t’aime ! Tu le sais ?

Tout en raccompagnant son fils sur la terrasse, elle lui montre la pièce qui deviendra sa chambre, le plus vite possible. C’est un peu en désordre, même s’il s’agit logiquement du bureau, mais il visualise la future chambre et l’emplacement des meubles grâce au plan montré par Emma quelques instants auparavant.

N’ayant jamais parlé de cette situation ensemble, Camille est extrêmement surprise et émue. Elle avait un peu les larmes aux yeux, et en revenant dans le salon, elles entament une de leurs longues discussions, paisiblement et confortablement installées sur le canapé et enroulées dans une couverture douce. Depuis quand prépare-t-elle cela ? A priori, depuis que Camille avait décidé de venir vivre avec elle. A ce moment là, persuadée que son fils lui serait confié, elle avait réfléchi et, forcément, en accueillant la mère, elle savait qu’elle devrait accepter son fils, qu’elle trouve par ailleurs très gentil et agréable à vivre.

–          Pourquoi me pas m’en avoir parlé ? C’est tellement gentil cette attention. Je suis si surprise… Très agréablement je dois dire… Je pensais que ce serait un problème tu vois… L’éternelle célibataire… Tu es certaine de vouloir faire une chambre pour lui ?

–          Camille, quand on a commencé à se voir, je savais que tu avais un fils. Donc, c’était pour moi une évidence ! Je veux la mère, alors j’accepte le fils, c’est normal ! Et aussi, j’ai une autre surprise ! Uniquement pour la mère cette fois…

Elle lui tend une enveloppe.

–          Qu’est ce que c’est ?

–          Un séjour dans le sud de la France

–          C’est pas vrai ! C’est une blague ? Dit elle fâchée

–          Camille, bien entendu que c’est une blague ! Je sais que c’est LA destination à bannir… Ouvre si tu veux savoir !

Elle ouvre enfin l’enveloppe, et découvre alors qu’il s’agit d’un séjour de quatre jours à Barcelone. Son regard s’illumine, ses yeux pétillent de bonheur et elle affiche un magnifique sourire…

–          Bon pour l’instant, ce n’est qu’un weekend, mais…

–          Tais-toi, et embrasse-moi

N’ayant pas l’habitude de ce genre d’attention, elle est sous le charme et trouve cela d’un romantisme hors du commun, du coup, toute émoustillée, elle lui saute dessus.

Emma, se remettant de ce corps à corps torride, se dit le sourire aux lèvres qu’elle lui offrira souvent des voyages ! Pourquoi cette surprise ? C’est si inattendu et si soudain…

–          Comme tu n’as pas trop le moral, avec tout ce qui s’est passé, je voulais te changer les idées. J’ai pris un hôtel hyper design et bien placé, comme ça on pourra visiter plein de choses et aller se balader au bord de la mer… Peut être pas pour se baigner, étant donnée la saison, mais, c’est romantique je trouve. Et faire les boutiques aussi… Puis, il y a un spa dans l’hôtel, comme ça, tu seras totalement détendue…

–          Depuis le temps que je veux aller à Barcelone ! Je suis aux anges… Cet hôtel a l’air génial ! J’ai quelques économies, donc je vais participer

–          Ah non, pas question. C’est un cadeau. Garde ton argent pour les meubles de ton fils

Le départ est prévu pour le mercredi trente et un octobre, dans l’après midi et le retour pour le dimanche soir. Emma a pris son vendredi, comme jeudi sera férié, cela devrait aller, Camille ne ratera pas trop de cours. Elles se regardent tendrement avant de rabattre la couverture à nouveau.

Enfin le départ pour Barcelone ! Après avoir fait l’enregistrement des bagages, Camille et Emma se dirigent vers la business lounge en attendant le vol, prévu dans un peu moins d’une heure. Camille en profite pour feuilleter un guide de la ville, pendant qu’Emma travaille sur son portable afin de terminer un dossier. Toute excitée par ce voyage, elle propose déjà des tas d’activité à Emma qui répond oui mécaniquement, étant très concentrée sur son travail. Finalement, elle lui dit un peu sèchement qu’elles iront voir tout ce qu’elle veut, mais qu’elle doit impérativement terminer avant l’embarquement, car il y a du réseau.

Camille, un peu vexée, se lève pour aller chercher un verre, et quelques petites friandises. En revenant, elle l’embrasse discrètement dans le cou. Emma s’excuse du ton qu’elle a utilisé et lui promet qu’elles visiteront des tas de choses. Juste avant d’embarquer, elle envoie à son équipe les modifications qu’elle souhaite voir sur un projet en cours. Timing parfait, car de cette manière, elle sera quasiment libérée pour le reste du séjour et pourra se concentrer sur Camille afin de lui changer les idées, but de ce court séjour.

L’avion est presque plein, s’agissant d’un long weekend, rien d’étonnant… Elles ont donc trois sièges pour deux, comme souvent dans les business des vols courts et peuvent ainsi être l’une contre l’autre sans voisinage trop indiscret. Après avoir pris une collation, et des boissons, elles parcourent toutes les deux le guide et décident de quelques visites pour cet après midi, aussitôt que les bagages seront déposés à l’hôtel. De baisers en regards tendres, le vol a passé à la vitesse de l’éclair…

Enfin arrivées, elles rejoignent leur hôtel en taxi, déposent les valises, s’embrassent tendrement, puis partent pour faire un rapide tour de quartier. Elles sont proches de la Sagrada Familia, qu’elles visiteront tout à l’heure. Demain, elles iront dans le quartier du Born avec ses rues piétonnes qui deviennent progressivement plus résidentielles, bordées de petits bars et d’échoppes. La Carrer de Sant Pere Mes Alt abrite l’un des plus beaux bâtiments de la ville, le Palau de la Música Catalana, qu’elles ont également envie de visiter en début de journée, voire en matinée si elles sont prêtes. Ensuite, le bord de mer afin de se promener le long de la plage, puis, en rentrant, un peu de shopping.

La soirée est douce, et le weekend s’annonce merveilleux. Le premier matin, elles se réveillent et font tendrement l’amour, puis restent enlacées une petite heure, avant d’aller prendre le petit déjeuner, puis d’aller profiter du SPA. Elles entament la visite du quartier du Born, comme prévu, puis dans l’après midi partent vers Barcelonneta afin de faire une longue balade romantique au bord de la mer. Quelle ville extraordinaire ! Pouvoir passer de visites de sites, à la plage, puis rentrer en faisant les boutiques… Chargées de paquets, elles retournent vite à l’hôtel afin de les déposer, puis repartent pour manger.

Le soir, dans un bar à tapas, elles rient et parlent de leurs visites du jour. Camille semble déjà plus détendue, et n’a pas encore parlé de ses soucis, ce qui ravi Emma. Elles commandent différentes sortes de tapas, notamment à base de jambon Iberique, ou encore de tomates, de fromages, tout cela accompagné d’un bon vin rouge espagnol. Un régal pour les papilles ! Elles retournent à l’hôtel vers vingt deux heures trente, épuisées par cette première journée de visite. Avant de s’endormir, elles reprennent le guide afin de décider de la journée de demain. Au programme, et avant tout, câlins, suivis d’une séance au SPA, puis, visite du parc Guël.

Comme la veille, elles se réveillent assez tard, font l’amour et partent prendre leur petit déjeuner avant de faire un rapide saut au SPA avant la journée visites. Ce parc est étonnant et insolite, avec ses milliers de faïences de Gaudi. Il est assez connu, notamment grâce au film l’auberge espagnole. Elles marchent pendant des heures avant de repartir vers le centre, puis s’arrêtent prendre un verre. Ce soir, Emma veut emmener Camille dans un très bon restaurant, le Moments.

Avant d’aller au restaurant situé dans l’hôtel, elles passent des tenues plus habillées, s’agissant d’un restaurant assez chic. La salle est raffinée, le sol en accord avec le plafond, puis, tout au bout, une vitre qui permet de voir les cuisines. Enfin, des rideaux noirs et des nappes blanches donnent une touche sobre. Face à face, elles commencent par une coupe de champagne en apéritif, puis, Emma commande une bouteille d’un bon vin rouge espagnol. Elles mangent, parlent, se regardent langoureusement… Elles terminent rapidement le repas, en sautant le dessert, ne pouvant plus attendre de se retrouver seules, dans la chambre. A peine la porte fermée, elles s’arrachent littéralement leurs vêtements puis commencent à faire l’amour sous la douche, avant de se diriger vers le lit, tout en continuant de s’embrasser enroulées dans des serviettes éponges. La nuit est torride et le réveil difficile. Un café noir suivi d’un SPA s’impose avant de reprendre les visites pour cette dernière journée avant le retour à Lyon.

Il est déjà temps de rentrer… Elles ont pu visiter tout ce qu’elles désiraient, le parc et les maisons Gaudi, ainsi que la sagrada familia. Elles se sont promenées main dans la main au bord de la mer, et on dégusté des tapas presque tous les jours. De retour à la maison, il y a un mot de David dans la boite aux lettres qui dit « Camille, appelle moi, c’est important »…

Camille, morte d’inquiétude, pose rapidement son bagage, puis traverse le couloir qui mène à la porte de son ancien appartement. Elle sonne, et David ouvre la porte avec beaucoup d’énergie…

–          T’étais ou ? J’ai sonné plusieurs fois depuis vendredi !

–          Le téléphone, tu connais ? Je n’ai pas de comptes à te rendre quoi qu’il en soit !

–          Bref ! Regarde ça

Il lui tend un morceau de papier qu’elle saisit. D’un coup, ses yeux s’écarquillent pour devenir deux énormes billes bleues. Il s’agit en fait du bulletin de notes de son fils.

–          Mais merde ! C’est pour ça que tu m’as fait une telle peur ? Bref… Qu’est ce que c’est que ces notes ? Il est passé de quinze l’an passé à neuf ?

–          Justement, je ne comprends pas…

–          Sa moyenne à énormément baissé entre juin et maintenant, et toi tu ne comprends pas ?

–          Non ! Tu avais une méthode ? … Ne me regarde pas comme ça d’accord ! Je suis aussi étonné que toi…

Camille ne pouvait bien entendu pas lui dire que son fils venait presque tous les jours chez elle et Emma afin de travailler… Il est vrai également qu’avec la reprise de ses études, elle l’aide beaucoup moins, de plus, souvent, il lui dit qu’il a déjà fait ses devoirs et vient surtout afin de voir sa mère.

–          Non, je ne suis pas étonnée figure toi, juste en colère ! Si tu ne m’avais pas retiré la garde, on n’en serait pas là !

–          Il est peut être perturbé parce que sa mère s’envoie en l’air avec une gouine

–          Arrête de dire ce mot, cela m’insupporte ! En plus, c’est aussi ce que je suis. C’est peut être parce que je lui manque, tout simplement…

–          Vas savoir ! Bon, je fais quoi maintenant ?

Le voyant aux abois, presque à terre pourrait-on même dire, elle saute sur l’occasion pour rebondir sur la garde partagée.

–          Accepte la garde partagée…

–          C’est hors de question Camille !

–          Alors parle lui, aide le à faire ses devoirs ! C’est ce que je faisais tous les soirs après l’école

–          C’est Caroline qui s’en occupe… Je n’ai pas le temps, je bosse moi !

–          Pardon ? C’est miss gros lolos qui gère cette partie ?

–          Je ne te permets pas ! Elle au moins elle a quelque chose à palper

–          C’est sur, ça compense l’absence de cervelle

–          T’es vraiment…

Au même moment, Quentin apparaît derrière l’angle du mur. Il semble triste et perturbé.

–          Arrête papa. Je veux aller chez maman, elle me manque trop.

Il se met à pleurer, d’une part d’être triste sans sa mère, d’autre part il en a marre de voir ses parents se déchirer, mais cela ne semble pas émouvoir David le moins du monde.

–          Quentin, arrête cette comédie, et vas dans ta chambre !

–          Mais, tu ne vois pas qu’il est malheureux ?

–          A qui la faute !

–          La faute est partagée !

–          Tu t’envoies une femme ! Il est hors de question que cette … qu’elle s’occupe de mon fils

–          C’est moi sa mère, et jusqu’à présent, ses notes étaient excellentes, alors que je m’occupais de lui. Maintenant, elles sont en chute libre. Que faut-il en déduire ?

–          Quel bel exemple tu vas lui donner s’il habite avec toi. Franchement, c’est hors de question que je laisse mon fils vivre avec deux femmes

–          J’arrête de discuter, ça ne sert à rien tellement tu es buté ! Mais, je garde ses notes

–          Et je fais quoi en attendant ?

–          Débrouille-toi… Paye-lui des cours particuliers.

–          Bravo ! Belle mentalité

–          Quoi ? C’est toi qui fais tout pour que ça se passe mal, alors qu’au contraire, tout pourrait bien se dérouler, alors ne viens surtout pas me donner des leçons. Bonsoir !

Elle retourne en face, très contrariée, comme si tout le bénéfice de ce séjour venait d’être réduit à néant.

Roman Lesbien : Quand tout bascule – Chapitre 7

7

Ils sont maintenant en plein conflit. Quentin reste tout de même chez son père la semaine, afin de ne pas trop le perturber, puisqu’il a sa chambre, puis part pour l’instant chez ses grands parents le weekend. Camille s’occupe toujours de le conduire et d’aller le chercher à l’école et reste avec lui en fin de journée, pour ses devoirs. Elle le laisse lorsque son père rentre du bureau. Quentin est triste de cette situation, mais sait que sa mère est juste de l’autre côté s’il a besoin.

Elle s’est inscrite à l’université, et va commencer les cours dans deux semaines ce qui lui permettra sans doute de penser à autre chose. Cette situation est délicate, surtout vis-à-vis de son fils qui ne comprend pas vraiment pourquoi elle va dans l’appartement de la voisine en fin de journée… Camille lui explique qu’elle l’héberge par gentillesse, ne se sentant pas prête de lui expliquer la vraie raison. Cependant, ayant déjà douze ans, il commence à avoir des soupçons, et en a parlé à ses grands parents, un peu désemparés par ses questions.

David est très agressif à chacune de leurs rencontres. Chaque soir elle essaye de l’éviter, mais en vain, car il attend dans le couloir qu’elle passe vers lui, et tous les jours il lui répète qu’elle n’aura rien, qu’il est encore temps de faire machine arrière. Il l’a bloque souvent contre la porte et cela devient de plus en plus tendu. « Je suis prêt à tout pour te récupérer », lui dit-il souvent au creux de l’oreille afin que leur fils n’entende pas. Souvent, il tente de l’embrasser mais elle se débat et arrive à se glisser hors de l’appartement rapidement.

Un mardi soir, son ex rentré, elle part rejoindre Emma, qui n’est toujours pas arrivée, alors qu’il est presque dix neuf heures, et logiquement, elle devrait être arrivée. D’habitude, si elle a du travail, elle continue ici. C’est étrange, en plus elle n’a laissé aucun message. Camille tente de la joindre, sans succès. En fait, au même moment, elle sort de sa voiture, mais ne peut pas recevoir l’appel, n’ayant pas de réseau dans le souterrain. En fermant la porte de son garage, elle sent un souffle dans son cou, puis elle se retrouve plaquée contre la porte.

–          Alors ! C’est toi la lesbienne qui couche avec des femmes mariées ?

L’homme qui la menace la tient toujours fortement plaquée contre la porte du garage. Emma comprenant immédiatement la situation ne perd pas son sans froid et fait même un peu de provocation.

–          Non, en fait, c’est elle qui couche avec moi

–          C’est qu’elle a de l’humour en plus !

Un des trois types lui tape la tête contre la porte du garage. Elle a mal mais ne le montre pas…

–          Tu sais ce que je fais aux nanas comme toi ? Un bon coup si tu vois ce que je veux dire… C’est un avertissement… Si tu ne la laisses pas, la prochaine fois, tu passes à la casserole ! C’est clair ??

Pas de réponse d’Emma… Il répète sa menace à nouveau, en criant dans son oreille. Emma lui répond enfin.

–          Désolée, mais, je dois répondre non… Je ne couche pas avec une femme mariée, mais séparée par choix, d’un sale con. Alors vous pouvez aller lui dire qu’il rêve et qu’il aille se faire voir… Elle ne reviendra pas, surtout pas à cause de vos menaces

–          Purée, tu tiens vraiment à y passer toi ?

Il se colle à elle et lui assène encore un coup de poing dans le dos. Elle s’écroule à moitié. Par chance, un copropriétaire arrive à ce moment et les fait fuir puis lui vient en aide. Il est arrivé juste à temps dirait-on. Après l’avoir aidée à se relever, il lui propose de la conduire à l’hôpital, mais Emma préfère rejoindre Camille qui doit forcément s’inquiéter. En revanche, elle lui demande d’être témoin au cas où elle décide de porter plainte.

Elle souffre le martyr, mais parvient tant bien que mal jusqu’à l’ascenseur. Elle met la clé dans la serrure et Camille qui se faisait un sang d’encre vient l’accueillir. Lorsqu’elle voit Emma, elle remarque immédiatement qu’elle souffre. Emma lui relate toute la scène du sous-sol, les menaces, les coups… Camille a du mal à croire ce récit, mais doit se résigner, voyant les marques de coups apparaître sur son dos, et la bosse à la tête. Choquée, elle décide d’aller immédiatement de l’autre côté du couloir de l’immeuble, dans son ancien appartement. Elle appelle David sans ménagement, en le traitant de sale con.

–          Tu me cherches ?

–          Sale con, ça ne peut être que toi, en effet ! Tu te rends compte de ce que tu as fait ?

–          Mais, de quoi tu me parles ?

–          Tu le sais parfaitement de quoi je parle

–          Si tu m’accuses de quelque chose, il te faut des preuves mon amour

–          Ne m’appelle plus jamais comme ça… On va aller porter plainte, et ne recommence jamais, tu m’entends ? Je ne t’ai pas quitté pour elle, je t’ai quitté un point c’est tout.

Elles ont porté plainte, après être passées à l’hôpital, mais sans preuve, il est difficile d’avoir gain de cause, même avec le constat de blessures, de plus, le témoin n’a finalement pas voulu venir. Qui plus est, ce n’est pas David qui a agit directement.

Depuis quelques semaines, ils ne communiquent plus que par lettres d’avocats interposés et pour leur fils en cas de problèmes ou de décidions à prendre. Parfois, ils se croisent dans le sous-sol, ou sur le pallier, sans se regarder ou même s’adresser la parole depuis l’agression d’Emma. Jamais elle ne pourra lui pardonner une telle violence, et surtout de telles menaces.

La confrontation au tribunal pour le divorce et la garde de l’enfant aura lieu dans quelques jours, et Camille est très stressée. Et si le juge lui donne raison ? Il connait pas mal de monde dans le milieu des avocats. C’est son monde. De plus, elle a quitté le domicile conjugal, même si chaque jour elle s’occupe de Quentin…

–          Chérie, arrête de stresser ! Attends que la décision tombe, il n y a aucune raison que ce soit le cas ! Tu as élevé ton fils. Lui n’est jamais là.

–          Je ne supporterais pas de perdre sa garde

–          Si c’est le cas, tu feras appel

–          Oui, tu as sans doute raison… Il faut que je me détende, sinon, je risque de fondre en larmes le jour J. Je vais me remettre à mes devoirs, j’ai un test demain.

Aujourd’hui est le grand jour… Chacun arrive de son côté au tribunal, Emma est là pour soutenir Camille, et ses parents aussi. Quentin est venu avec eux, s’agissant d’un mercredi. Une fille un peu vulgaire à forte poitrine semble accompagner David.

–          Il a toujours aimé les gros seins, chuchote Camille discrètement à Emma

–          Très gros on dirait…

–          Il voulait que je mette des implants, j’ai toujours résisté !

–          Des implants, quelle horreur ? Pourquoi faire ? Tes seins sont si parfaits… Tu as bien fait de résister… Franchement ça me dépasse !

C’est maintenant à eux… Ils entrent dans la salle, Camille jette un dernier coup d’œil à Emma et son fils, puis referme la porte.

Les parents de Camille regardent Emma de travers, mais cette dernière les ignore pour l’instant, car ils prennent très mal cette situation. Elle est connectée avec le bureau avec sa tablette, et travaille en attendant le verdict, très inquiète tout de même pour la femme qu’elle aime… Et si elle perd sa garde ? Ce serait terrible pour elle. Si le divorce se faisait simplement à l’amiable, ce serait tellement plus simple, et surtout, plus sain ! Tout cela pour des problèmes d’argent… Et les gens pensent que ce sont les femmes qui sont vénales… A priori, cela ne fonctionne pas avec un avocat qui vit mal le fait que sa femme le quitte pour une autre.

Dans la salle, froide et lugubre, les choses se passent assez mal pour Camille. Le juge, homophobe et ami du patron de David, semble pencher pour la garde donnée au père ce qui est rare. Les faits sont contre elle, qui l’a trompé, avec une femme, ce qui face à un homophobe n’est pas bon, de plus, elle a quitté le domicile conjugal, même si c’était pour l’appartement d’en face… Elle plisse les lèvres et commence sérieusement à se faire du souci. Tout est tourné contre elle, alors que la preuve est faite qu’il l’a trompée aussi, et ce bien avant que la voisine arrive, et durant des années. Camille est aussi en reprise d’études, et n’a donc aucun revenu. Cependant, comme son amie gagne suffisamment bien sa vie, il parle de ne pas lui verser de pension ! C’est le comble.

Après plus d’une heure à échanger des cordialités, le verdict tombe. La garde est accordée au père, et la pension versée sera minime jusqu’à ce qu’elle puisse subvenir seule à ses besoins.

–          C’est scandaleux ! nous allons faire appel ! Lance son avocate

Camille sort de la salle en premier, livide. Emma comprend immédiatement et range sa tablette. Camille se dirige vers son fils, et lui dit qu’il va devoir partir avec son père, qu’elle l’aime et que cette situation est provisoire. Le garçon encaisse mal le coup et serre sa mère dans ses bras. Depuis son plus jeune âge, c’est elle qui s’est occupée de lui, et il ne veut pas que cela change. Il est en préadolescence ce qui est une période délicate et compliquée. Son père le prend énergiquement par le bras et l’emmène. Il crie, voulant rester avec Camille. Elle le serre à nouveau dans ses bras et lui explique que cette situation est provisoire, mais qu’il doit suivre son père pour l’instant. Elle a les larmes aux yeux, mais essaye de ne pas trop lui montrer, afin qu’il soit fort.

–          Non ! Je veux partir avec toi

–          Quentin, ça suffit ! Tu viens, lui dit son père sur un ton plus qu’autoritaire

–          T’es content ? Ça en vaut la peine ? Ajoute Camille

–          Oh oui, je le suis. Et, oui, ça en vaut la peine, rien que pour voir ta tête !

–          T’es vraiment définitivement un sale con

Elle regarde son ex-mari, qui a un sourire de satisfaction accroché au visage, partir avec son fils, totalement impuissante et fond en larmes. Les parents fusillent Emma du regard puis lui disent que tout est de sa faute.

–          Stop ! Ça ne sert à rien de l’accuser ! Emma n’y est pour rien, et justement, si elle n’était pas là, je serais obligée de revenir chez vous, alors, estimez-vous heureux, car je l’aurais quitté, quoi qu’il en soit.

Elle se jette dans ses bras, et pleure toutes les larmes de son corps. Emma la console et lui dit qu’elle doit se battre, que cette décision est ridicule. Il est vrai qu’accorder la garde au père n’est pas courant, cependant, elle n’a aucun revenu et a commis une faute en quittant le domicile conjugal. Logiquement, la séparation de corps se fait d’un commun accord et aujourd’hui c’est tout à fait courant, sauf que David étant avocat, se sert de cela contre elle, puisque la procédure voudrait qu’elle en ait fait la demande.

Elle parle un petit moment avec son avocate qui lui confirme qu’elle va bien sûr faire appel immédiatement de cette décision afin d’obtenir la garde partagée en s’appuyant d’une part sur la réaction de son fils, et d’autre part, sur le fait qu’ils habitent sur le même palier, puis réclamer une plus grosse pension, ou une compensation financière, Camille ayant sacrifié toute sa carrière pour lui. Elle lui dit de rester confiante, et qu’il s’agira probablement d’un autre juge. Les faits sont là… Il a passé son temps à la tromper, et elles peuvent le prouver. Le juge étant homophobe, elles n’ont pas eu de chance. Bien entendu, tout cela n’aurait jamais dû arriver, puisqu’un juge doit être impartial…

Elles se serrent la main, puis Camille dit deux mots à ses parents, puis finalement partent toutes les deux du tribunal, un peu désemparées. La nuit est horrible pour Camille qui ne peux  pas fermer l’œil. Emma essaye pourtant de la consoler, mais rien n’y fait et comme elle n’a pas d’enfant, Camille lui jette qu’elle ne peut pas comprendre.

–          C’est vrai, je n’ai pas d’enfant, mais je vois que tu souffres et je veux t’aider !  Le fait de ne pas en avoir n’a rien à faire là… Arrête de pleurer, cela n’arrangera pas la situation mon amour. Il faut te reposer

–          Désolé, je ne peux pas

Elle se blottit dans ses bras, sous la couette douillette, alors qu’Emma lui caresse les cheveux pour essayer de l’apaiser. Elle continue de pleurer, et finit par s’endormir vers deux heures du matin, toujours dans ses bras. Après quelques cauchemars, et d’autres pleures, il est déjà l’heure de se lever. Dès le réveil, Camille est agressive et sur la défensive, ayant passé une très mauvaise nuit.

–          Comment tu te sens ? Lui dit Emma

–          Comment veux tu que je me sente ? … Désolée, ajoute-elle, se rendant compte su ton sur lequel elle vient de lui répondre… Mal, épuisée, comme si le monde s’écroulait… Heureusement que t’es là

–          Ça va s’arranger, j’en suis certaine

Une semaine plus tard, la date de la prochaine audience est fixée. Il faudra encore attendre deux longs mois avant de pouvoir espérer récupérer son fils. 

Roman Lesbien : Quand tout bascule – Chapitre 6

6

Cela fait maintenant plusieurs semaines qu’Emma et Camille sont ensemble et heureuses comme jamais auparavant pour l’une comme pour l’autre… Elles se voient en cachette le matin avant le départ d’Emma au bureau, puis parfois, la journée, Emma essayant de rester le plus souvent possible à la maison pour travailler. Malgré tout, elle ne croit pas une seconde qu’elle demandera le divorce et quittera son mari. En effet, elle a le confort, un confort qu’Emma ne se sent pas vraiment capable de lui offrir. De plus, il y a son fils, ce qui complique un peu les choses. Mais, elle préfère pour l’instant se concentrer sur ce bonheur qu’elle pense éphémère… Elle ne lui demande rien par rapport à tout cela, ne souhaitant d’une part pas lui mettre la pression, et d’autre part ne veut pas qu’elle la quitte trop vite, se disant que lorsque l’été sera terminé, elle mettra certainement un terme à leur liaison. La routine reprendra le dessus.

Pour sa part, Camille en a tellement marre de cette vie qu’elle est prête… Elle a bien réfléchi et souhaite changer radicalement, reprendre ses études… Elle se sent à un tournant majeur de sa vie et veut saisir l’instant pensant que tout ceci est un signe du destin. Elle sait que cela ne sera pas facile, et qui plus est, elle doit être discrète afin de ne pas éveiller les soupçons de son mari sur sa liaison extra conjugale, même si lui en a depuis des années. Il faut dire que cette situation l’arrangeait, n’ayant plus besoin de coucher avec lui finalement… Avec Emma, tout est différent… Elle a envie d’elle à la seconde ou elle la voit et ne s’est jamais sentie dans un tel état… Elle n’ose pas lui demander de vivre avec elle, car il y a son fils et elle a peur qu’Emma ne l’accepte pas.

Cependant, ayant déjà pris rendez vous avec un avocat sans en parler avec Emma, elle interpelle David un matin durant le petit déjeuner avant d’emmener son fils chez ses parents… Les vacances scolaires sont enfin là et Quentin part pour quelques semaines dans leur maison, en banlieue Lyonnaise. Elle avait hâte car elles pourront enfin être toutes les deux, le soir, la nuit, le matin.

–          David, je veux divorcer !

–          Camille ! Voyons, n’y songe même pas…

–          Je suis très sérieuse. J’ai déjà pris contact avec un avocat.

–          Et qui va t’entretenir ? Qui va payer les séances de gym, le coiffeur, ta voiture ? Dit-il en riant.

–          Est ce que l’expression pension alimentaire ça te parle ?

Il se retourne vers elle en la toisant d’un regard froid et lui répond sur un ton agressif …

–          N’y pense pas ! T’auras rien tu m’entends ! Rien !!! Dit-il en lui attrapant les cheveux et en lui mettant la tête en arrière.

–          Arrête ! Tu me fais mal !

–          Rien ! C’est clair ? Il la lâche enfin…

Quentin qui venait d’entrer dans la cuisine afin de venir prendre son petit déjeuner avec sa mère reste figé vers le bar avec un air effrayé.

–          Papa, qu’est ce que tu fais ?

–          Rien mon grand, ta mère et moi avons une discussion d’adultes

–          Oui, mon chéri, ne t’inquiète pas. Prends ton petit déjeuner. Tu as fait ton sac ? Je vais t’emmener chez tes grands parents dans la matinée.

–          Je pars au travail, on rediscutera de ça ce soir…

–          C’est inutile. J’ai pris ma décision !

Il part enfin, et Quentin se jette dans ses bras. Dès la fin du petit déjeuner, ils partent chez ses parents afin qu’il y passe quelques semaines dans leur maison comme tous les étés. De cette manière, elle aura le temps de régler quelques détails et surtout, elle passera du temps chez Emma… Elle lui a demandé à si elle pouvait s’installer pendant que son fils sera absent. Maintenant dans la voiture, Quentin demande à sa mère s’ils vont divorcer.

–          Probablement mon chéri. C’est beaucoup mieux comme ça. Ne t’inquiète pas, tout se passera bien.

C’est toujours difficile pour un enfant de voir ses parents divorcer, mais certainement moins que de les voir se déchirer, ou encore, malheureux !

De retour chez elle, elle prend rapidement quelques affaires, qu’elle amène chez Emma, qui lui avait laissé une clé, même si elle ne pensait pas possible que Camille aille au bout des choses. Elles avaient décidé ensemble que le meilleur moment pour partir serait pendant l’absence de don fils. A priori, David n’est pas au courant de sa relation bien trop occupé à vivre les siennes, et surtout trop préoccupé par son travail et sa petite personne. Elle est bien décidée à se battre pour obtenir une pension, ayant tout sacrifié pour lui et surtout pour son enfant. Elle lui laisse un mot en lui disant qu’elle partait quelques semaines chez une amie, sans lui donner aucun détail.

Le soir, David voit le mot et en avocat averti, décide d’emblée de se servir de cela contre elle. Abandon du domicile conjugal, même s’il sait que ce ne sera pas suffisant, car il n’y a pas de violation grave ou renouvelée des droits et devoir du mariage. De plus, elle a mis sur le mot quelques semaines… Donc, il ne s’agit pas vraiment encore d’un abandon du domicile conjugal. Il a déjà pris contact avec un ami à lui spécialiste des divorces. Un requin ! Il comptait bien ne pas lui donner un centime.

Elle va devoir rester très discrète sur sa relation afin qu’il ne puisse pas s’en servir contre elle. De son côté, elle avait commencé à réunir des preuves d’adultères depuis déjà quelques mois. Elle avait trouvé des notes de restaurants, et surtout d’hôtels. Le moment venu, si besoin, elle pourrait les utiliser. Bien entendu, elle voulait à tout prix que ce divorce se fasse à l’amiable afin de préserver Quentin, mais sa réaction de ce matin ne laissait rien présager de bon…

Sa relation avec Emma est incroyable. Elle s’épanouit pleinement, et le fait d’habiter ensemble depuis quelques jours n’y change rien, au contraire. Elles s’aiment et Camille ne souhaite pas faire chambre à part cette fois ci. Emma n’en revient toujours pas que Camille ait vraiment quitté son mari. Elle n’y croyait tellement pas que le jour ou elle est rentrée et a vu quelques affaires à elle dans le couloir elle a versé une petite larme, tant elle a été agréablement surprise.

Camille, souvent sur la terrasse, au bord de la piscine, restait toujours discrète en fin de journée pour ne pas qu’il la voit chez elle. En général il rentrait vers dix neuf heures, mais ce jour là, il est déjà à la maison à dix sept heures. C’est vrai que ce jour de la semaine, il prétextait toujours des repas d’affaire, alors qu’il sautait ses maîtresses à l’hôtel. Comme si Camille ne s’en doutait pas.

Il faut que j’essaie de les prendre en photo se dit-elle, cela pourra me servir pour le divorce… Mais juste à ce moment là, son téléphone sonne…et David, surpris pense qu’elle est rentrée !

–          Camille ?

–          Qu’est ce qu’il se passe mon chou ? Dit sa partenaire à forte poitrine.

–          Rien, c’est bizarre il m’a semblé avoir entendu le téléphone de ma femme

–          La culpabilité sans doute

–          Culpabilité !? Tu plaisantes ? On a baisé une fois en deux ans, et encore, je crois qu’elle n’a même pas joui en plus. Elle doit être frigide sans doute…

Quel gros connard ce mec tout de même, se dit-elle en entendant ce qu’il venait de dire. Mais comment ai-je pu faire à l’époque !? Frigide, je t’en foutrais ! Si tu m’entendais seulement prendre non pied avec elle tu saurais que je suis loin de l’être.

Il la baise sur la terrasse maintenant… Et merde il ne manquait plus que cela ! J’en ai pour un moment. Mais, je n’y crois pas ! Elle lui fait une fellation maintenant ! On n’est pas sortis de l’auberge… Vite, une photo. Hop ! Voilà ! Camille reste figée à attendre que cela se passe… Surtout, ne pas éternuer, ne pas tousser, ne pas bouger… Quelques minutes plus tard… Ah … Déjà fini dirait on ! C’est vrai qu’il a toujours été très rapide au lit… Très égoïste surtout. Son plaisir avant tout !

Comme ils rentrent déjà dans l’appartement, Camille en profite pour faire de même. Elle prépare le dîner quand Emma rentre du bureau et il flotte une odeur très agréable de sauce à base de thon et de tomates, avec un savant mélange d’herbes de  Provence… Elles s’embrassent amoureusement, puis Emma, en gourmande incontrôlable, met son petit doigt dans la sauce afin de la goûter !

–          Hep ! Pas de ça !

–          Hum… Désolée, c’était trop tentant !

–          Regarde ce que j’ai pris en photo…

Elle lui tend son téléphone portable et lui montre les photos de son mari avec sa maîtresse. Un peu écœurée par ces clichés, elle détourne les yeux…

–          Oui, je sais chérie, mais, je pourrai toujours ressortir cette photo au besoin

–          Ok, mais enlève ça de ma vue … Ça va me couper l’appétit… Alors que ta sauce me faisait tellement envie

–          Désolée

–          Il était là tôt dis moi ? Il n’est que dix huit heures trente !

–          Oui, ce salopard se fait une nana tous les mercredis, mais d’habitude, à l’hôtel tu vois ! En même temps, j’avoue que cela ne me dérangeait pas le moins du monde…

Dans l’intervalle, Camille a commencé à se renseigner pour s’inscrire dès la rentrée universitaire d’octobre. Pour le droit, il semblerait qu’elle puisse reprendre, mais cela sera très difficile de réintégrer après toutes ces années. Elle hésite donc à se rediriger vers le marketing et doit contacter une personne demain afin de voir ce qu’elle peut faire, mais elle semble très emballée par l’idée, peut être encore plus que pour le droit… Se disant qu’en plus elle aurait sa prof particulière ! C’est vrai, quoi de mieux que cela ? Elle pourrait faire ses stages chez elle… Bien sur, elle pourrait en faire autant dans le cabinet de son mari, mais elle n’en a tout simplement pas envie, de plus, ils auraient certainement à se croiser à tout bout de champs dans les couloirs du Palais, et elle ne le souhaite pas, voulant définitivement tourner la page, même s’il s’agit du père de son enfant.

Camille semble très préoccupée en cette douce soirée de juillet. Alors qu’elle sort de la piscine, rituel de fin de journée, Emma lui demande ce qu’elle a… Il se trouve qu’elle a croisé un voisin le matin même dans les garages en partant faire des courses, et cela l’inquiète, n’étant pas censée être ici. Emma tente de la rassurer puisque les gens ne sont probablement pas au courant qu’ils sont séparés… Mais, Camille sait que David est capable du pire… C’est un avocat et il a de nombreux contacts plus coriaces les uns que les autres. Emma encore mouillée par sa baignade la serre dans ses bras tout en essayant de la réconforter tendrement.

Elles étaient toujours très tendres l’une envers l’autre, et c’est une chose qu’elle n’avait pas connu avec lui. Est-ce que tous les couples de filles se comportent comme cela ? Selon Emma, ce n’est absolument pas le cas… Elle qui avec le temps avait connu de tout, y compris des violentes, certaines extrêmement jalouses, à en devenir infernales, d’autres qui se comportaient comme des hommes. En fait, elle avait vécu avec une fille vers l’âge de vingt huit ans et cela était tout sauf tendre, surtout vers la fin… Les premiers mois, tout se passait bien, puis ensuite elle est devenue très jalouse et possessive.

–          En même temps, je ne peux que la comprendre, dit Camille en souriant.

–          Oui mais delà à faire des crises avec claques et autres coups dont je me serais bien passée…

–          Ah quand même

–          Oui, sinon, d’autres filles qui couchent et qui jettent

–          Comme toi avec toutes ces nanas ?

Emma acquiesce avec un petit rictus ! Elle ne peut pas vraiment prétendre le contraire, et elle n’a pas été spécialement tendre avec ces filles. Mais, maintenant c’est différent… Elle le sent bien ! Elle sait qu’elle ressent quelque chose de particulier pour Camille. Quelque chose de profond et d’inégalé jusqu’à présent ! Elle se sent la force de renverser des montagnes pour elle.

–          Avec moi tu es tendre… Lui dit Camille

–          Toi, c’est différent, je …

–          Oui ?

–          Je t’aime, toi

–          Moi aussi je t’aime

Après cette déclaration mutuelle plus qu’émouvante, elles se serrent dans les bras l’une de l’autre tout en s’embrassant avant de passer à table en tête à tête.

Après quelques semaines, Camille se sent bien dans ce sublime appartement, et se verrait bien y rester pour toujours. La décoration lui convient, et elle commence aussi à mettre quelques touches à elle, comme Emma le lui avait suggéré, pour « que tu te sentes ici chez toi ». Petit à petit, elle vidait son appartement. Un peu chaque jour pour ne pas trop éveiller les soupçons. Quelques coussins, deux ou trois bibelots, et surtout des vêtements, mais pas tous pour l’instant.

Pour les études, elle a finalement opté pour le marketing, et s’est inscrite à Lyon, campus Science-U. Elle est très emballée et excitée par cette idée. Elle appelle son fils tous les jours, et même s’il est un peu perturbé par le divorce, ne le dit pas. Elle appréhende énormément le jour ou il faudra lui avouer pour son couple avec Emma… Car pour cela, il n’est bien entendu pas encore au courant… Comment allait-il le prendre ? Elle repousse au maximum cette échéance, mais il le faudra bien… Pendant le divorce, voire même après si possible. Elle ne peut pas risquer que David se serve de cela contre elle.

Un vendredi ensoleillé d’août, elles se trouvent bien entendu sur la terrasse à se prélasser et accessoirement travailler un peu pour Emma. David rentre plus tôt, alors qu’elles discutent et rient tout en s’embrassant à moitié nues.

David pensant reconnaître la voix de sa femme, s’approche doucement de la barrière, et découvre avec stupeur qu’il s’agit bien d’elle et d’une autre femme qui sont enlacées et s’embrassent avec une passion qu’il ne lui connait pas. Il reste pétrifié quelques minutes. Reprenant rapidement ses esprits, il entre dans l’appartement se saisit d’un appareil photo. Celui-ci étant déchargé, il prend finalement son téléphone portable, et essaie de zoomer au maximum sur elles. Même si la qualité n’est pas franchement terrible, on la reconnait clairement. Cette salope va payer ! Se dit-il. Oser me faire ça, à moi. Et en plus, elle a l’air d’apprécier !

Son fils étant censé revenir cette dernière semaine d’août, Camille est donc contrainte de rentrer. Il y avait passé beaucoup plus de temps que les précédentes années mais, ses parents étant plus ou moins au courant de la situation, ont proposé qu’il reste deux semaines de plus. Camille se prépare à l’idée de réintégrer le domicile conjugal, et tout en y pensant, ressent une immense tristesse accompagnée d’un certain dégoût. Comment avait-elle pu autant se voiler la face ? Il était maintenant évident pour elle qu’elle n’aimerait plus les hommes désormais. Toutes ces années perdues, avec ce sale con en plus.

Dernier jour… Impossible de le repousser, car la rentrée des classes est pour demain… Camille part chercher Quentin chez ses parents avec une boule au ventre… Non pas de récupérer son fils, mais bel et bien de retourner dans son appartement. Elle et son fils maintenant de retour à leur domicile, sont à table au moment ou David rentre du bureau. Il embrasse son fils, lui demande comment son long séjour d’est déroulé, puis après l’avoir écouté d’une oreille lui dit d’aller dans sa chambre. Camille se lève et débarrasse la table, tout en disant à son mari qu’il peut réchauffer son assiette au micro ondes.

–          Alors chérie, enfin de retour ? Et ton séjour à toi ? Lui dit-il sur un ton sarcastique.

–          Très reposant

–          Vraiment ? Pas trop épuisant sexuellement parlant ?

–          Je t’en prie ! Et toi, tu as bien sauté ta pouffe ?

Il s’approche d’elle et pose ses mains sur la table, tout en y déposant une enveloppe…

–          On ne parle pas de moi pour l’instant…

–          Pourquoi pas ! C’est bien toi qui me trompe depuis des années. Tu as un sens vraiment particulier de la vérité et de la fidélité !

–          Et toi alors ? Il lui jette les photos à la figure après avoir ouvert l’enveloppe.

Elle reste de marbre en voyant les clichés puis elle le fixe avant d’enchaîner.

–          Et ? Qu’est ce que tu veux que je te dise !

–          Une femme ? Tu me trompes avec une femme ! Il la saisit par les épaules et la plaque contre le mur

–          Laisse-moi David

–          Quoi !? Tu vas appeler ta gouine ? Hein ? Elle ne peut rien faire pour toi pour l’instant

–          Arrête maintenant, tu me fais mal

–          En tout cas, si tu persistes à vouloir divorcer, je me servirai de ça, et je te retirerai la garde de Quentin

Il la lâche enfin et va se servir un verre d’alcool.

–          Ne mêle pas Quentin à tout ça

–          Tu ne me laisses pas le choix, chérie !

–          Je ne reculerai pas

–          Comme tu veux. Ce sera la guerre dans ce cas. Dit-il en pointant le doigt dans sa direction, et tu ne gagneras pas ! J’ai des contacts, tu n’auras rien, ni argent, et surtout, pense à Quentin… Arrête cette procédure si tu ne veux pas le perdre !

–          Si tu es si certain de gagner, pourquoi me menaces-tu ? Je vais m’installer chez elle définitivement puisque tu es au courant…

–          C’est hors de question

Il lui met une claque très appuyée avec le revers de sa main sur la pommette, à la limite du coup de poing et dans sa chute, sa tête heurte le coin de la table. Du sang coule sur son front et la douleur est forte, mais elle se relève.

–          Cette fois-ci, c’est vraiment la guerre, et tant qu’on y est, j’ai aussi des photos compromettantes de toi entrain de te faire sucer par une de tes maîtresses sur notre terrasse, ou ta terrasse devrais-je dire… J’ai également des notes d’hôtels que je conserve soigneusement depuis des mois. Donc, si tu veux jouer à ça, je suis prête. Tu me dois douze années ! Des années perdues à cause de toi et de tes promesses, ou plutôt tes mensonges.

Elle sort de la pièce en lui disant qu’elle sera là demain matin pour faire déjeuner son fils avant de le conduire à l’école, comme d’habitude.

–          Tu ne t’en tireras pas aussi facilement, crois moi !

–          Toi non plus mon vieux

Elle va embrasser son fils en lui expliquant qu’elle sera dans l’appartement d’à côté, avant de ramasser quelques affaires, puis claque la porte pour aller chez Emma qui mange devant la télé à ce moment là. Surprise de la voir, et tout en lui demandant ce qu’elle fait ici, s’approche d’elle et voit une tâche rouge vers son front.

–          Qu’est ce que tu as ? Mais c’est du sang ?! Il t’a frappé ?

–          ça va, ce n’est pas très grave… Par contre, il sait tout !

–          Pas grave !? Viens, on va aller faite constater tes blessures à l’hôpital puis porter plainte ! C’est hors de question que ce sale type te frappe en toute impunité !

Elles arrivent à l’hôpital, et attendent une petite heure avant la prise en charge tout en discutant de tout cela… Qu’est ce que Camille veut faire ? S’installer définitivement chez Emma ? C’est un pas majeur dans une relation… Une question brûle les lèvres d’Emma… Comment a-t-il pu le découvrir ? Elles ont toujours été discrètes, ne sont jamais sorties ensembles, sauf une seule fois au restaurant, mais elles s’y étaient rejointes afin de ne pas quitter l’immeuble toutes les deux. Mais, elles n’avaient pas prévu qu’il rentrerait plus tôt du travail, justement parce que sa femme ne s’y trouvait pas et bien sur, qu’il prendrait des photos compromettantes…

–          Il est rentré plus tôt parce que tu n’étais pas là ?! Si tu le déranges dans ce cas, pourquoi ne veut-il pas simplement divorcer ?

–          Simple, à cause de l’argent. Ce sale con ne veut pas débourser un centime

–          Mais, tu as tout sacrifié ! Merde! Je trouve tout de même logique qu’il te dédommage en quelque sorte

–          Je sais, et je compte bien me battre

–          Je suis avec toi quoi que tu décides

Camille qui semble exténuée, pose sa tête sur son épaule en la remerciant de vouloir la soutenir, chose tout à fait logique pour Emma, puisqu’elle l’aime. De plus, comme elle le quitte pour une femme, il va probablement être encore plus hargneux. Un de ses meilleurs amis et confrère est spécialiste des divorces. Il va sans doute faire appel à lui, il est très difficile à battre… Et une autre chose l’inquiète également… Le fait qu’il a énormément de contacts et un réseau énorme dans la magistrature, donc, selon sur quel juge ils tomberont, elle a peur qu’il ne soit pas totalement impartial, même si logiquement cela ne devrait pas arriver…

Elles décident de prendre contact le plus vite possible avec son avocate afin de lui expliquer l’évolution de la situation, des photos, qu’elle est avec une fille, qu’elle a quitté le domicile conjugal ! Bien sur, elle lui amènera également les photos de son adultère sur la terrasse, et les notes d’hôtel… La guerre est déclarée !

Roman Lesbien : Quand tout bascule – Chapitre 5

5

Après cette rencontre dans l’ascenseur, les jours passent et se ressemblent. Durant un weekend de juin, et de nouvelle absence de son mari elle décide d’envoyer son fils dormir chez ses parents afin d’être seule et de mieux observer ce qu’elle fait. Comme d’habitude, elle est sur sa terrasse dès le vendredi matin et le sera probablement jusqu’au dimanche, pour travailler, manger, boire, se baigner seule ou non, et parfois totalement nue. Camille bouillonne de la voir. Seule dès le vendredi soir, elle prend la décision de suivre Emma qui partait toujours vers la même heure. Fidèle à elle même, Emma sort de son appartement pour aller au garage prendre sa voiture, une cox nouvellement achetée. Il était un peu plus de vingt deux heures. Elle porte un jeans qui la moule parfaitement et a un petit haut sexy sous une veste fluide, noire, et des chaussures ouvertes à talons qui allongent encore un peu sa silhouette longiligne, le tout agrémenté d’un minuscule sac à main noir en bandoulière. Camille attendait dehors dans sa Porsche Carrera, cadeau de son futur ex-mari. Aussitôt qu’elle voit passer la cox, elle se met en route afin de voir où elle va tous les weekend.

Elle la suit donc jusqu’au quartier de la croix Rousse lieu très connu de la communauté homosexuelle. Elle attend dans sa voiture pour voir dans quel bar elle va entrer. Le bar s’appelle Le Domaine. Ensuite elle trouve une place, et s’y rend à son tour. Lorsqu’elle rentre, elle ne voit quasiment que des filles dont certaines très masculines. Un peu stressée, elle s’installe tout de même au bar et à peine assise, commence à se faire draguer par différents types de femmes. Mais elle ne voyait qu’elle, à l’autre bout du bar avec déjà une ribambelle de filles assises autour d’elle. L’endroit est assez spacieux et sombre, comme tout bar qui se respecte. Tout à coup, Emma se lève puis se retourne dans la direction du bar pour commander un verre et voit Camille. Elles se fixent, comme s’il n y avait plus qu’elles dans la salle. Elle se dirige rapidement vers elle.

–          Mais qu’est ce que tu fais ici ? Tu m’as suivie ? T’es dingue ou quoi !

–          Je voulais comprendre ce que tu fais tous les weekends.

–          Camille… Outre le fait que cela ne te regarde absolument pas, ce n’est pas un endroit pour toi, voyons…

–          Et pourquoi pas ?

–          Tu vas reprendre ta belle voiture, et rentrer chez toi…

–          Hors de question. Je veux te voir faire, et ramener une de tes pouffes !

–          Fais comme tu veux, mais tu vas en baver, tu vas te faire draguer à mort, surtout dans cette tenue.

En effet, elle porte un pantacourt camouflage très sexy et très serré, des tongues ultra féminines qui mettent ses jolis pieds en valeur, avec ses ongles vernis. Le haut est hyper sexy aussi, et le décolleté fait déjà tourner toutes les têtes dans sa direction.

–          T’es jalouse ?

–          Absolument pas !

–          Alors retourne à tes plans dragues pourris…

–          Comme tu veux… C’est toi qui vois ! Je t’aurais prévenue.

Elle commande un verre et retourne vers le groupe de filles qui avaient les yeux rivés sur elles à se demander avec qui Emma discutait…  C’est qui cette blonde ? Jamais vu avant. L’une d’entre elle semblait au courant. Sa meilleure amie, Coralie avec qui elle part toujours en vacances. Elle s’approche…

–          C’est elle ? Lui dit-elle discrètement.

–          Oui, c’est bien elle.

–          Qu’est ce qu’elle fait ici ? Elle t’a suivi ?

–          Il faut croire !

–          C’est romantique…

–          Ou effrayant, j’hésite !

–          Elle a l’air accro ma chérie…

–          Oui, mais, elle est très mariée aussi et ne sait pas ce qu’elle veut.

–          Ah ! Ça mord déjà !

En effet, tout en se retournant, Emma voit une fille vers elle qui semble vouloir lui offrir un verre, qu’elle accepte tout en toisant Emma du coin de l’œil.

La fille commence à la draguer assez lourdement et maladroitement, mais Camille veut faire de la provocation à Emma, elle se laisse donc totalement porter.

–          Vous êtes nouvelle ? Je ne vous ai jamais vu avant…

–          En effet.

–          Vous êtes certainement déjà en couple ? En plus vous avez une alliance !

–          Oui, j’avoue je suis en couple…

–          Ah. Dans ce cas, pourquoi avoir accepté ce verre ?

D’un coup, Emma qui a vu toute la scène se dirige à nouveau vers le bar puis s’interpose entre la fille et Camille.

–          Camille, maintenant tu dois partir.

–          Ehhh !Tu te prends pour qui toi ? Tu vois pas que je parle à la dame ?

Emma se retourne vers la fille et la fixe tout en lui disant « la dame est mariée… alors, laisse tomber » !

–          Je suis assez grande pour me débrouiller, lui lance alors Camille.

–          Je ne crois pas non !

Elle l’a saisi d’un coup par le bras, et l’emmène de force dehors.

–          Ou es tu garée ?!

–          Quelle pétasse tu vas ramener cette nuit ?

–          Cela ne te regarde pas. Je vois ta voiture. Viens !

Vers sa voiture, Camille tente de convaincre Emma de rentrer avec elle en lui lançant des regards plus que langoureux, et en tentant de l’embrasser.

–          Arrête… Pourquoi je ferais ça ?

–          Pourquoi m’avoir emmenée dehors dans ce cas ?

–          Parce que tu n’as vraiment rien à faire là. Tu ne sais pas ce qu’est le milieu, je t’assure. Rentre chez toi.

–          Je n’irai nulle part !

–          Merde, fais comme tu veux après tout…

Elle finit par partir quand même, seule et triste de ne pas l’avoir convaincue de repartir avec elle, se sentant très jalouse.

De retour vers l’entrée du bar, Emma se retourne pour voir si Camille est partie quand elle aperçoit la Porsche démarrer en trombe. J’espère qu’elle ne va pas avoir un accident, autrement je m’en voudrais toute ma vie se dit-elle. Elle retourne finalement vers son groupe d’amies qui voulaient tout savoir sur cette belle blonde.

–          Raconte !! C’est qui cette splendide créature ?

–          Il n y a rien à savoir, c’est une hétéro en mal d’expérience nouvelle avec qui j’ai vaguement couché.

–          T’as couché avec elle ? Et elle est hétéro ? Ben toi alors !

–          Bon, parlons d’autre chose…

Tout en faisant comme si de rien était elle se sent mal et coupable d’avoir couché avec, tellement elle aime cette fille à qui elle doit résister à tout prix.

–          Une hétéro ? Whoa ! Tu es incroyable dis moi ! Tu dois avoir des talents cachés ?

Lui lance une fille assise à la table d’à côté d’environ vingt cinq ans, blonde aux cheveux raides, et aux yeux verts émeraude, plutôt mince, tout à fait à son goût… Elle se penche alors vers elle et lui lance que c’est ce qu’on lui dit à chaque fois.

–          Dans ce cas, pourquoi es tu seule ?

–          Parce que je cherche la perle rare

–          Ici ?

–          Ou ailleurs, ça dépend des weekends

Le lendemain matin, l’air de rien Camille fait mine de s’occuper de ses plantes, vers la jonction des deux terrasses. Emma faisant comme si elle ne la voyait pas n’avait en fait qu’une envie, bondir hors de l’eau, sauter par dessus cette fichue barrière et l’embrasser. Il est onze heures, samedi, et encore une fille, celle du bar, qu’Emma congédie poliment après le petit déjeuner, faisant probablement suite à une courte nuit avec elle. Une de trop pour Camille agacée. A peine de retour sur la terrasse, Emma se fait interpeller par Camille.

–          T’exagères. Tu joues à quoi avec toutes ces filles ?

–          Tu vois, je profite de la vie et de ses merveilles…

–          Franchement, tu m’énerves.

–          Excuse-moi ? je n’ai jamais eu de tes nouvelles depuis notre petite aventure, enfin si on peut parler d’aventure en l’occurrence, et hier, tu débarques dans un bar lesbien pour me faire une scène ! Tu avoueras que c’est tout de même très inquiétant…

–          Je n’arrête pas d’y penser figure toi.

–          De penser à quoi !?

–          À toi, à ce qu’il s’est passé entre nous. Je pense être amoureuse de toi.

–          Alors, t’es bien la seule.

–          Je ne te crois pas une seule seconde…

Elle passe de l’autre côté de la barrière, le soleil étant à son apogée, il traverse ses vêtements fins laissant apparaître sa nudité sous sa tenue qu’elle enlève avant d’aller dans la piscine. Elle plonge droit en direction d’Emma, également nue dans l’eau, totalement figée par cette soudaine apparition matinale.

Même si le comportement de Camille semble plus qu’étrange et compulsif, Emma est toujours complètement sous son charme, de plus elle sait qu’une période de doute n’est pas si facile. On imagine sa vie éclater en morceaux, que tous nos proches vont nous tourner le dos. C’est très dur émotionnellement, cela peut sans doute expliquer certains dérapages.

Elles sont maintenant face à face dans la piscine. La tension est maximale entre les deux femmes. Le soleil et la chaleur écrasante depuis plusieurs jours, rendent l’eau de la piscine très douce. Il est midi et il flotte dans l’air une odeur de poulet rôti très agréable.

–          Arrête ça je t’en prie, je ne veux pas souffrir, dit Emma avec la voix légèrement tremblante.

–          Je crois vraiment que je ressens quelque chose pour toi, ajoute Camille d’un air désespéré.

–          Camille, je t’en prie, ne fait pas ça, et ne me regarde pas comme ça.

–          Pourquoi pas… Je suis prête cette fois ci.

–          C’est déjà ce que tu m’avais dit la dernière fois, résultat je te fais l’amour et toi, tu pars en pleurant, en me laissant sur ma faim qui plus est.

–          Je suis navrée pour ça, mais, c’était tellement bon que j’en ai perdu tout contrôle. J’étais bouleversée, je ne sais plus où j’en suis depuis… J’étais aussi très jalouse de te voir avec toutes ces filles. J’ai un peu dépassé les bornes hier et je m’en excuse.

Tout en s’accrochant à son cou et en se mettant contre elle dans l’eau, elle l’embrasse puis se recule légèrement afin de la regarder dans les yeux.

–          Cette fois, je suis vraiment prête poursuit elle en l’embrassant dans le cou. Prends-moi dans tes bras…

–          Camille, je t’en supplie, arrête…

Camille la regarde à nouveau, désespérée. Mais pourquoi tu ne veux pas ? Je ne te plais pas ? Je ne suis pas à ton goût ? Je sais que oui…

–          Ah quoi bon ? Dit Emma…

–          J’en ai vraiment envie. J’ai envie de toi. Fais-moi l’amour.

–          Je ne te crois pas. Rentre chez toi, laisse moi à ma vie de lesbienne, et retourne à ta petite vie de bourgeoise. Tu n’as pas un mari et un fils qui t’attendent ?

–          Non, ils sont partis en weekend

Emma tourne la tête et baisse les yeux. Elle n’arrive plus à soutenir son regard tendre bleu azur pareil à la couleur de l’eau. Elle essaye de la repousser mais Camille est fortement agrippée à son cou.

–          Alors tu t’es dit, tiens si j’allais torturer un peu Emma ?

–          Mais, puisque je te dis que je suis prête et que je veux franchir le pas avec toi, tu ne vois pas comme je suis excitée là ?

Elle saisit sa main et la place entre ses jambes. Emma, le souffle court, ferme les yeux et entrouvre la bouche. Elle penche sa tête en arrière sur le bord de la piscine. Elle lui cède et laisse sa main entre ses jambes tout en la caressant délicatement. C’est maintenant totalement au-dessus de ses forces de lui résister… Camille met également sa main entre les jambes d’Emma, et commence à la toucher. Les caresses s’intensifient, et deviennent plus intenses, puis pénétrantes. Elles se fixent intensivement et leurs lèvres se rejoignent, puis leurs langues se mêlent délicatement. Peu à peu envahies par le plaisir, elles arrivent finalement à l’orgasme simultanément et restent sans voix, dans l’eau l’une contre l’autre tout en se regardant tendrement le souffle encore court, assoiffées par cet échange… se disant à quel point c’était incroyable.

Camille sentant encore le désir monter en elle, regarde Emma avec une telle intensité qu’elle comprend immédiatement, et ayant aussi à nouveau envie se laisse porter. Elles s’embrassent à nouveau, puis sortent de la piscine et s’installent dans le transat afin de continuer leur corps à corps, l’excitation étant toujours aussi forte.

–          Tu es vraiment certaine de vouloir recommencer ?

–          Oui ! Dit Camille avec un regard profond en prenant l’initiative.

Elle descend en la couvrant de baisers et de coups de langue savamment placés. Elle avait en effet franchi le pas cette fois ci, et ses mains étaient très agiles, partout à la fois, comme si cela était inné chez elle. Emma atteint le Nirvana en un temps record, et lui fait l’amour à son tour.

–          En effet, il y a du changement Camille, dit Emma les yeux pétillants de bonheur.

–          Oui… tu sais… J’ai beaucoup pleuré après que tu m’aies fait l’amour sur ton canapé et j’ai aussi pris le temps de réfléchir pendant ces quelques semaines. J’en suis arrivée à la conclusion que j’aime les femmes, en tout cas une femme, toi.

Tout en lui faisant cet ultime aveu, Camille sent les larmes lui monter aux yeux… Voyant cela, Emma la prend dans ses bras afin de la consoler. Leur relation semble commencer plus que passionnément.

–          Moi aussi je ressens quelque chose d’extrêmement fort ! Je suis totalement accro à toi, dès la minute à laquelle je t’ai vu dans le couloir, le jour de mon emménagement, je le savais déjà. Je me suis dit, voici une future source d’ennuis…

–          Ou pas… Et j’avais également craqué pour toi le jour de ton emménagement, au milieu de tous tes cartons, dans ton jeans qui te moulait si parfaitement les fesses…

–          Dis donc… Tu m’as bien observée coquine ! A ce moment là déjà tu savais ?

–          Oui. Même avant je crois… Je t’avais aperçue plusieurs fois, mais je ne le savais pas vraiment, du moins, je ne comprenais pas vraiment ce qui m’intriguait en toi…. Je me suis aussi documentée, ce qui, je te l’accorde n’est pas très sexy, mais, ça m’a aidé à comprendre tout ça…

–          Je trouve que c’est tellement chou. C’est ton petit côté intello qui ressort !

Elles se mettent à rires aux éclats tout en se regardant avec insistance et passion… Le début chaotique laisse place à une immédiate et forte complicité, comme si elles s’étaient toujours connues.

–          Quoi qu’il en soit, après toutes ces semaines de réflexion, de lecture et de plaisir solitaire dans mon bain moussant, j’avais envie de te revoir pour m’excuser et réessayer. J’avoue que la petite scène d’hier n’était pas très intelligente, mais je ne savais plus du tout ou j’en étais, et surtout, plus quoi faire !

–          Je ne vais pas m’en plaindre, parce que j’avoue, qu’après ton départ, j’étais la star de la soirée. Ceci dit, j’ai du mal à croire que nous ayons un avenir ensemble… Tu es mariée, tu as un enfant…

–          Tu crois ? Dit-elle en l’embrassant… Le divorce, ça existe non ?

Elles reprennent leurs activités sensuelles. Après plusieurs rounds dans la chaleur de cette journée d’été, la fin de l’après midi est déjà là, et on sonne à la porte, alors qu’elles étaient encore entrain de faire l’amour… pour la quatrième fois…

–          Merde ! S’écrie tout à coup Emma… Qui avec tous ces événements, a totalement oublié ce rendez-vous.

–          T’attends quelqu’un ?

–          Oui, mais, j’avais besoin de t’oublier tu vois ! Comment dire… J’ai pas mal de succès dans le milieu…

–          Je crois que j’ai pu le constater hier soir. Vas-y, je t’attends

Elle lui promet de revenir très vite… Elle se rhabille rapidement puis disparaît dans l’appartement pour réapparaître quelques minutes plus tard, arborant un très large sourire. De retour sur la terrasse, Emma ne voit plus Camille, elle l’appelle, mais la belle avait déjà fui semble-t-il ! Emma un peu désespérée en perd son beau sourire d’un coup.

Quelques minutes plus tard elle repasse la rambarde qui sépare les deux terrasses… Elle était simplement allée chercher son téléphone au cas où son fils essaierait de la joindre…

–          T’as cru que j’étais partie, avoue

–          Oui, tes vêtements avaient disparu aussi, alors…

Camille s’approche d’elle et vient se blottir dans ses bras, se tenant sur la pointe des pieds, étant plus petite de quinze centimètres qu’elle. Emma, soulagée l’entoure avec ses bras, puis l’embrasse sur la joue, tendrement. Rapidement, elles reprennent l’activité restée en suspens lorsque la sonnette avait retenti… Elles se sentent bien, à se prélasser au bord de la piscine. Après un rapide dîner, à nouveau elles ont envie l’une de l’autre… Camille lui avoue alors qu’elle n’avait jamais autant fait l’amour en si peu de temps… Même lorsqu’elle était mariée… Jamais ! Pourtant, c’est tellement agréable de faire des câlins, surtout le samedi après midi au bord de la piscine ou ailleurs !

–          Avec toi, oui, ça l’est. Pas avec lui. Ça ne l’a d’ailleurs jamais été.

–          Merci je suis très flattée…

–          En fait, plus j’y pense et plus je crois que j’ai toujours été attirée par les femmes finalement.

–          Peut être en effet. Le jour de notre rencontre, mon radar s’était déclenché figure toi !

Camille se relève à moitié et la regarde avec un air plutôt étonné… Emma lui explique alors que les homos sont dotés d’une sorte radar spécial qui leur permet de se reconnaître… Une sorte de sixième sens…

Camille lui demande si elle peut passer la nuit ici avec elle, dans ses bras, dans ses draps… Emma n’osant pas lui demander et n’ayant pas envie qu’elle parte est plus que ravie par cette proposition.

Après une douche longue et sensuelle, la nuit à été très agréable, et douce, même si elles n’ont pas tant dormi. Leur histoire commençait ici. Son divorce et les ennuis également…

Roman Lesbien : Quand tout bascule – Chapitre 4

4

Le lendemain, souhaitant s’excuser de son comportement auprès d’Emma, elle tente d’aller la voir mais cette dernière ne se trouve pas sur sa terrasse, et ne répond pas à la porte non plus. Elle veut lui téléphoner, mais elle doit être sur liste rouge ne la trouvant pas sur les pages blanches.

Pourtant, elle est là, Camille en est certaine, car elle a entendu des bruits d’eau un peu plus tôt. Elle enjambe donc la barrière pour en avoir le cœur net. La porte qui mène à l’appartement est ouverte. Elle emprunte l’escalier et se rend compte des transformations impressionnantes qui ont été effectuées depuis le départ des Vernons. Elle ne reconnait rien, de plus, la déco est très moderne, contrairement à ses anciens voisins. La propriétaire des lieux est bien là, affalée dans son canapé à regarder la télé, malgré le beau temps et l’air lourd très orageux. Elle a l’air d’être plutôt déprimée. La voyant descendre son escalier, Emma s’énerve.

–          Eh !!! surtout ne vous gênez pas ! Ça vous prend souvent de pénétrer comme ça chez les gens ?  Je vais mettre une barrière plus haute entre les deux terrasses dès la semaine prochaine.

–          J’ai sonné, mais tu ne répondais pas

–          On se tutoie à nouveau ? Très bien, alors, oui, je n’ai pas répondu parce que je ne veux pas te voir, c’est plus clair dit en face ?

Camille plisse la bouche, sentant que la mission allait être délicate… Elle est en colère, et cela se comprend.

–          Je voulais m’excuser pour hier

–          C’est bien … maintenant que tu t’es excusée après avoir pénétré chez moi limite par effraction, vas t’en et laisse moi seule !

–          En fait, non ! Je n’en n’ai pas du tout envie.

–          Arrête ça ! Ne joue pas avec mes sentiments…

–          Des sentiments ? Tu as des sentiments pour moi ?

–          Non, ce n’est pas ce que j’ai dit.

–          Pour être totalement honnête, je ne sais plus ou j’en suis depuis que je te connais. Je veux comprendre…

–          Mais, il n y a rien à comprendre ! Tu vas gentiment retourner chez toi, à ta petite vie tranquille de bourgeoise hétéro frustrée et vite m’oublier ! Vas-t-en maintenant !

Camille commençant à partir par ou elle est arrivée s’arrête soudain puis fait demi tour ! Non, il est hors de question qu’elle parte… Il faut qu’elle sache, qu’elle comprenne son état, qu’elle aille au bout de ce fantasme, de cette envie d’elle. Mais Emma n’en a pas l’intention !

–          Camille, toi et moi on sait comment tout ça va se terminer ! Tu ne quitteras jamais ton mari et je ne suis pas du tout prêteuse. De plus, je ne veux pas briser un ménage.

–          Pffff ! Ça fait bien longtemps que notre ménage est brisé. Il a une ou des maîtresses, parce que vu le nombre de fois ou nous avons couché ensemble depuis des mois, je ne vois pas comment il pourrait tenir. On fait chambre séparée depuis plus d’un an

Tout en lui répondant qu’elle devrait régler cela avec son mari et pas en ayant une aventure avec une lesbienne, Emma regarde le sol afin de na pas céder à la tentation. Ne serait ce que de la regarder lui est presque insoutenable.

–          Peut être que j’ai toujours été lesbienne. Pour être franche, je n’ai jamais vraiment, comment dire, avec les hommes… je n’ai pas vraiment atteint l’orgasme, enfin je le crois, depuis que j’ai entendu cette fille gémir de plaisir avec toi

–          Et ? Tu voudrais tester avec la lesbienne de service ?

–          Non… enfin, oui… mais j’ai …enfin… comment dire…je ressens un truc pour toi, mais, je ne sais pas ce que c’est, et je veux en avoir le cœur net.

Elle s’approche lentement du canapé et se met à califourchon sur Emma,  en tenue du dimanche, qui reste sans voix et l’attrape par la taille avant de l’asseoir sur le canapé en la faisant basculer pour la repousser… Elle lui demande d’arrêter de jouer avec elle. Camille la fixe en lui disant qu’elle ne joue plus. Elle remonte sur ses jambes et l’embrasse, cette fois, sans la repousser. Emma prend les choses en main, puisque Camille est totalement novice, n’ayant jamais eu de relation entre filles. Mais, la belle ne l’entend pas comme cela du tout, et commence à lui retirer ses vêtements puis les siens également. Elles ne portent maintenant plus que leurs dessous. Emma fini quand même par reprendre le dessus en la faisant basculer sur le dos, toujours sur le canapé. Leur excitation est maximale. Afin d’être certaine qu’elle ne fait pas une erreur, Emma demande une dernière fois à Camille, tout en la regardant dans les yeux, si elle est certaine que c’est bien ce qu’elle veut, car ensuite il sera trop tard… Camille, le souffle court est hésitante, mais elle doit aller au bout. Elle l’embrasse comme pour lui donner son ultime consentement.

Alors qu’un orage commence à gronder au loin, Emma descend lentement au creux de son cou, elle l’embrasse tendrement puis s’attarde sur ses seins après lui avoir délicatement retiré son soutien gorge. Camille étant déjà presque au summum de l’excitation la presse de descendre entre ses jambes. Emma s’exécute et l’embrasse tout en descendant le long de son corps si doux et si parfait, son ventre plat la laisse sans voix. Elle lui retire sa culotte puis promène délicatement sa langue entre son clitoris et ses lèvres. Camille commence déjà à gémir alors, lentement, insère un doigt en elle tout en remontant vers son cou pour l’embrasser et l’enlacer, délicatement. Alors qu’une vague de plaisir la submerge comme jamais auparavant, Camille se met tout à coup à se tordre de plaisir tout en se tenant la tête en pleurant.

Juste après cet orgasme fabuleux, elle se rhabille rapidement et fuit à nouveau en laissant Emma seule à son sort, dans son grand appartement, encore couchée nue sur son canapé gris, sans bien entendu lui rendre la pareille. Emma est désespérément amoureuse d’elle. Camille refuse la réalité, mais en fait, elle a aimé et a réellement joui comme jamais cela ne lui est arrivé. Tout le reste du weekend elle évite la terrasse. Elle doit réfléchir à ce qui s’est passé et comprendre ce que tout cela signifie, comprendre pourquoi elle est dans un tel état, découvrir si elle est lesbienne ou s’il s’agit juste d’Emma qui la bouleverse.

Durant les jours qui ont suivi cette courte expérience, elle pensait tout le temps à elle, pleurait en cachette afin que Quentin ne la voit pas. Elle ressent vraiment quelque chose de fort pour elle, mais que penseraient les gens ? Et mon fils ? Ma vie ? Elle se refuse à cela pour l’instant tout en se disant que de toute manière sa vie ne lui convient pas du tout. Au final, elle est bouleversée et totalement perdue. Elle ne parle plus à son mari qu’elle n’avait par ailleurs quasiment pas croisé depuis ce fameux weekend. Ils ne prennent même plus leurs repas ensemble. Elle pense de plus en plus au divorce. Entre cette relation ratée depuis le début, et la bourde qu’elle avait faite en partant comme une sauvage après l’orgasme incroyable qu’elle avait eu, elle est en pleine déprime et totalement perdue. Comment faire pour retourner vers Emma ?

De son côté, Emma sait qu’elle aurait dû résister à la tentation bien trop forte cette fois ci. Elle se dit qu’elle n’a finalement que ce qu’elle mérite. Tellement belle cette Camille, tellement drôle et intelligente. Mon dieu, je suis raide dingue d’une fille qui ne voudra probablement jamais franchir le pas se disait elle tous les jours ou presque depuis cette soirée surtout cette courte séance entre elles.

Les semaines passent et elle se change les idées en plongeant totalement dans le travail, tout en accumulant les conquêtes plus plates intellectuellement les unes que les autres, souvent bien plus jeunes qu’elle, juste pour jouer un peu avec elles, puis les jeter ensuite. Rien de sérieux afin d’essayer de l’oublier, en vain. Elle ne cesse de penser à Camille. Elle ramasse ses jeunes proies le vendredi ou le samedi soir dans les bars, les boîtes ou les soirées lesbiennes lyonnaises.

Camille de son côté qui voyait défiler toutes ces filles semaines après semaines, sentait qu’elle était extrêmement jalouse. Elles s’étaient croisées sur le palier un dimanche matin, lorsque Emma accompagnée d’une nouvelle blonde la raccompagnait certainement après avoir couché avec. Elles s’étaient lancé un regard incroyable, et la jeune blonde qui l’accompagnait, pas si plate intellectuellement finalement, lui a fait une remarque sur cette rencontre…

–          Ben dis donc !? S’est passé quoi avec cette nana ? Elle avait l’air d’être décomposée et en colère de te voir avec moi.

–          Je ne sais pas… peut être

Nuage de Tags